Après la chute du régime communiste en 1989, cette Journée internationale des femmes était devenue trop marquée du sceau du régime communiste dans l'esprit des pays de l'Europe de l'Est et le peuple slovaque s'en été détaché également, car elle restait toujours associée aux œillets rouges offerts aux femmes et aux hommes ivres. Sa connotation était trop marquée de la propagande communiste célébrant les femmes pour que celles-ci aient le sentiment que le régime est fier d'elles et en sont partie prenante.
Aujourd'hui, toutefois, l'on perçoit un retour vers sa célébration avec un réalignement de sa signification aux valeurs originelles. Cette fête qui symbolise l'émancipation des femmes se pare d'une nouvelle légitimité. Pour le moment, elle demeure encore très discrète, sans être imposée ni sollicitée de l'extérieur, sans influence commerciale, contrairement à d'autres fêtes introduites dans notre calendrier depuis 1989, par exemple, St. Valentin qui déchaîne des campagnes publicitaires à but commercial ou la Journée des mères. Aujourd'hui, la jeune génération slovaque n'a aucun souvenir négatif rattaché à la célébration de la Journée internationale des femmes et les fleuristes enregistrent des recettes beaucoup plus grandes que les jours de St. Valentin ou celle des mères.
Les hommes slovaques ne manifestent aucun rejet, bien au contraire, envers ce 8 mars dédié aux femmes. Selon une dernière enquête, réalisée par PROFI CREDIT Slovakia, 75% des hommes consacrent à marquer ce jour 20 € pour les cadeaux et 57 % d'hommes slovaque fête cette Journée avec leur bien-aimée. Les cadeaux sont représentés en grande majorité par des fleurs (78 %), du chocolat ou des sucreries (8%). D'autres hommes cherchent leur inspiration dans les parfumeries, dans les bijouteries ou bien ils invitent leur femme à dîner dans un bon restaurant. Quant à la répartition régionale en Slovaquie au plan de la célébration, elle est le plus marquée en Slovaquie centrale (66%), suivie de la Slovaquie de l'Est (60%) et la Slovaquie de l'Ouest (50%). Ce sont les hommes de la tranche d'âges 40 àt 50 ans qui sont les plus grands adeptes de cette fête.
Dans le passé, les Chrétiens démocrates (KDH) ont appelé à ce que la Journée internationale des femmes soit remplacée par la Journée des mères en tant que fête officielle. Par contre, le parti socio-démocrate SMER-SD a marqué sa préférence pour que la Journée internationale des femmes soit proclamée fête officielle. Son président en même temps que premier ministre Robert Fico refuse toute assimilation de cette fête avec l'ère communiste et attire l'attention sur le fait que les organisations de femmes l'ont fêté aux Etat-Unis au début du siècle dernier dès 1910, tout comme le faisait la Tchécoslovaquie avant-guerre.
Il serait bon que cette célébration de la Journée de la femme en Slovaquie retrouve toute ses lettres de noblesse et sa signification première pour contribuer à la dignité des femmes et la reconnaissance de leur droit à tous les niveaux de la vie sociale et du travail. Fêter le 8 mars signifie se rappeler la nécessité de l'égalité femmes - hommes en toutes circonstances et occasions, et imaginer un monde où les femmes peuvent être certaines que sont pris en considération leurs rêves, leurs valeurs et leurs avis. Si aujourd'hui, la situation s'est améliorée sous de nombreux aspects, l'égalité des femmes et des hommes ne règne pas à 100%. La majorité des femmes et des hommes pensent que la situation des femmes dans la société slovaque est plus mauvaise que celle des hommes. Malgré l'égalité de l'éducation, presque 70 % des positions dirigeantes est occupés par des hommes. Dans presque 70 % des foyers slovaques, ce sont les femmes qui prennent la responsabilité des enfants. En plus les femmes sont toujours sous-évaluées au plan de la rémunération. Aujourd'hui, est constaté qu'elles gagnent 21 % de moins que les hommes. En Slovaquie, leur salaire moyen se situe à 754 €, comparativement aux 954 € perçus par les hommes.