La Slovaquie est tombée à la 24e place de l’UE en termes de salaire moyen. Même la Pologne, la Roumanie et la République tchèque gagnent maintenant plus que les Slovaques. Selon les analystes, cela montre que l’économie slovaque perd en compétitivité et n’arrive plus à retenir les travailleurs qualifiés.
Pendant des années, la Slovaquie a attiré les entreprises grâce à des salaires bas. Mais ce modèle ne fonctionne plus. Pour de nombreux travailleurs venant de pays hors UE, il est désormais plus avantageux de travailler chez nos voisins, où les salaires progressent plus rapidement. Et comme les salaires représentent déjà une grande part du PIB, de nouveaux progrès ne peuvent venir que d’une meilleure productivité et d’emplois plus modernes.
Un autre problème est la fuite des talents : beaucoup de jeunes qualifiés quittent le pays pour de meilleures conditions à l’étranger. En même temps, les entrepreneurs qui pourraient investir davantage sont parfois perçus négativement, ce qui n’aide pas l’innovation.
Les employeurs affirment que les salaires en Slovaquie restent bas à cause de charges élevées, de trop de bureaucratie et de règles qui changent trop souvent. Les syndicats, eux, estiment que la Slovaquie possède l’un des plus faibles taux de négociation collective en Europe, ce qui limite la croissance des salaires, surtout dans les services et le commerce. L’État explique qu’il n’a pas beaucoup d’outils pour augmenter les salaires, sauf le salaire minimum, qui augmentera fortement l’année prochaine. Mais les entreprises craignent aussi que la hausse des charges pour les travailleurs hautement qualifiés ne les pousse à partir.
Selon les organisations patronales, la solution passe par une économie plus productive, des secteurs plus innovants et un environnement pour les entreprises plus stable.
La Pologne et la République tchèque dépassent la Slovaquie parce qu’elles ont investi dans leurs infrastructures, mieux utilisé les fonds européens et beaucoup soutenu l’enseignement technique et également grâce à des règles plus prévisibles. La Slovaquie reste, elle, pénalisée par la bureaucratie, les changements fréquents de lois et sa dépendance au modèle du travail bon marché.