Dans un débat radiophonique samedi, le Premier ministre Robert Fico s’est exprimé à propos de plusieurs actualités du jour.
Premièrement, il refuse de soutenir une proposition de la Commission européenne autorisant l'utilisation de 140 milliards d'euros d'actifs russes gelés pour la reconstruction ou l'aide à l'Ukraine. Il a souligné que la Slovaquie ne peut participer aux dépenses militaires et considère l'utilisation de ces fonds pour l'armement comme inefficace. La question doit être débattue au niveau européen en décembre.
Le premier ministre a annoncé plusieurs visites importantes de dirigeants étrangers : le Président chinois Xi Jinping devrait se rendre en Slovaquie, la date reste inconnue, les rencontres avec le chancelier allemand Friedrich Merz et le secrétaire général Marc Rutte sont prévues au tournant des années 2025 et 2026. Robert Fico devrait également effectuer des déplacements de travail à Bruxelles.
Le Premier ministre a convoqué une réunion du cabinet pour le lundi 17 novembre ; des manifestations publiques sont également prévues ce jour-là. M. Fico respecte le droit de manifester mais appelle au calme et rejette toute violence. Il souligne que le 17 novembre est pour lui une journée dédiée à la liberté et à la démocratie.
Le parti Smer tentera une nouvelle fois de passer outre le veto présidentiel concernant un amendement à la loi sur les jeux d'argent, visant à mieux encadrer ce secteur et à accroître les recettes de l'État. Le Premier ministre reconnaît un risque d'échec au Parlement, mais estime que cette loi n'est pas essentielle. Il perçoit des tensions entre certains ministres et leurs partis au sein de la coalition.
Concernant le Tribunal pénal spécialisé, M. Fico a souligné que le parti Smer n'envisage pas de l'abolir et a demandé que des informations erronées ne soient pas diffusées. Il a également répondu aux doutes exprimés par certains de ses ministres. Il a par ailleurs affirmé, lors de l'émission, que son gouvernement n'a aucun dossier en cours et qu'il continue de faire confiance au ministre de la Santé, malgré les critiques relatives à l'annulation de l'appel d'offres pour les ambulances.
Il a rejeté les critiques de l'opposition, du procureur général et du public concernant la modification du Code pénal, que ses détracteurs jugent responsable d'une augmentation du nombre de vols. Le Premier ministre a ironiquement fait remarquer que si le principal problème réside dans la répression des vols mineurs, le gouvernement est prêt à modifier rapidement la loi, même si cela implique d'introduire des peines disproportionnées.
Interrogé sur ses perspectives politiques, le Premier ministre a déclaré être en bonne santé et ne pas vouloir « jeter de l'huile sur le feu », ajoutant que son travail le comble malgré l'attentat dont il a été victime. Il est convaincu que le prochain gouvernement tchèque rétablira la coopération au sein du groupe de Visegrád (Slovaquie, République tchèque, Hongrie, Pologne), coopération que, selon lui, le précédent gouvernement a quasiment anéanti. Il considère cette coopération comme essentielle à la survie des pays d'Europe centrale.
