La Slovaquie perd chaque année des centaines de millions d’euros à cause du marché noir du jeu illégal. Le ministre des Sports et du Tourisme Rudolf Huliak promet une action ferme contre les casinos sans licence. Cela aidera-t-il les finances publiques – et protégera-t-il aussi les joueurs ?
Chaque année, la Slovaquie perd ainsi des centaines de millions d’euros. Rien qu’en 2024, les Slovaques ont perdu au total plus de 1,4 milliard d’euros dans les jeux de hasard, soit environ 750 euros par habitant. Près d’un tiers de ces jeux se déroule sur des sites sans licence slovaque.
Selon les enquêtes, un quart de million d’adultes slovaques a joué l’an dernier sur des sites illégaux. Chacun y dépense en moyenne 85 euros par mois. De l’argent qui, au lieu d’aller dans les caisses de l’État, finit dans celles d’opérateurs étrangers.
Le ministre des Sports et du Tourisme, Rudolf Huliak, veut donc frapper fort contre les casinos illégaux. Il propose de bloquer immédiatement tous les sites en ligne non licenciés. Selon ses calculs, cela rapporterait à l’État plus de 200 millions d’euros supplémentaires par an, uniquement grâce aux prélèvements sur le jeu. Comme exemple, il cite la Pologne, qui bloque plus de 50 000 sites, alors que la Slovaquie n’en bloque que 400.
Le jeu est pourtant déjà une source importante de revenus pour l’État. En 2024, il a rapporté 350 millions d’euros au budget, et les recettes devraient encore augmenter cette année. Mais le gouvernement doit consolider les finances publiques à hauteur de près de cinq milliards d’euros d’ici 2027, ce qui rend le sujet encore plus sensible.
Le débat porte aussi sur le niveau des prélèvements. Le ministre des Finances, Ladislav Kamenický, a laissé entendre que les taxes sur le jeu pourraient être relevées. Rudolf Huliak, lui, soutient seulement une augmentation légère – de 27 à 28 %. Il estime qu’une hausse plus forte fragiliserait les opérateurs légaux et pousserait les joueurs à retourner vers le marché gris. L’opposition critique cette position et réclame des mesures beaucoup plus fermes.
Selon le Bureau de contrôle suprême en Slovaquie, le problème s’est déplacé ces dernières années des salles de jeux physiques vers l’espace en ligne. Là, les jeux d’argent sont accessibles en continu et le risque d’addiction grandit. Les experts appellent donc non seulement à une lutte plus sévère contre le marché noir, mais aussi à une véritable stratégie nationale de prévention et de traitement des addictions.