Les organisations des Slovaques vivant dans plusieurs pays ont exprimé leur profonde insatisfaction face à la réaction du Premier ministre du gouvernement slovaque Robert Fico concernant l’incident qui s’est produit le 9 aout à Báčsky Petrovec en Serbie, lorsque des partisans du Parti progressiste serbe, au pouvoir et dirigé par le président Aleksandar Vučić, ont attaqué une exposition de photographies lors des Fêtes nationales slovaques. Plusieurs personnes ont été légèrement blessées et plusieurs œuvres ont été endommagées.
Au cours de cet événement culturel, des altercations ont éclaté et la police est intervenue d’une manière qui, selon des témoins, a restreint la liberté de réunion. Les organisations de la diaspora considèrent ces faits comme une violation grave des droits de la minorité slovaque vivant en Serbie, protégés par des documents internationaux tels que la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales ou le Document de Copenhague de l’OSCE.
« La déclaration du chef du gouvernement slovaque, qui a qualifié l’incident d’affaire politique interne à la Serbie, est inacceptable. La protection des droits des compatriotes est un devoir moral et politique de la Slovaquie », a déclaré Andrej Probst, du portail krajan.sk.
Les représentants de la diaspora demandent au gouvernement slovaque de condamner publiquement l’incident et de créer une commission slovaco-serbe chargée de protéger les droits des minorités. Ils réclament également une évaluation régulière du respect de ces droits, un dialogue direct entre le ministère des Affaires étrangères et les représentants de la minorité slovaque en Serbie, ainsi qu’une information des organisations internationales sur l’incident.
Selon Probst, la communauté slovaque vivant en Serbie constitue un pont culturel et social important entre les deux pays et son statut doit être préservé.
Le Médiateur slovaque, Róbert Dobrovodský, s’est également exprimé sur ces événements. Il a saisi son homologue serbe, Zoran Pašalić, afin qu’il enquête sur le comportement de la police. Dobrovodský a souligné que, durant les attaques, la police n’était pas intervenue et que, le lendemain, elle aurait bloqué les routes menant à la ville. Selon lui, ces agissements soulèvent de sérieuses questions quant à l’impartialité de la police et au respect des principes de l’État de droit.
Les partis d’opposition PS et SaS ont appelé le gouvernement slovaque à adopter une position claire et à protéger activement les droits des Slovaques vivant à l’étranger.