Après trois décennies d’absence, la fièvre Q – une maladie infectieuse causée par la bactérie Coxiella burnetii – est réapparue en Slovaquie. Des tests de laboratoire répétés ont confirmé sa présence chez des patients hospitalisés au service de pneumologie de l’hôpital de Bojnice. Les échantillons positifs à cette bactérie proviennent du village de Ráztočno, dans la région de Prievidza.
La dernière apparition de la fièvre Q en Slovaquie remonte à 1993, dans le district de Zlaté Moravce. L’épidémie s’était alors déclenchée à la suite de mises bas d’animaux d’élevage en plein pâturage. Les cas avaient été éliminés avec succès à l’époque. La réémergence actuelle inquiète donc d’autant plus les experts.
« Nous ignorons encore comment la bactérie Coxiella burnetii a pu arriver à Ráztočno. Nous supposons que la source pourrait être des ruminants infectés – moutons, chèvres ou bovins », explique la microbiologiste Eva Špitálska du Centre biomédical de l’Académie slovaque des sciences. Elle rappelle qu’il s’agit d’une zoonose, une maladie transmise de l’animal à l’homme.
« Les premiers symptômes ressemblent à ceux de la grippe – fièvre, maux de tête, toux. Mais l’infection peut ensuite évoluer vers une pneumonie ou une hépatite », prévient Špitálska.
Les chercheurs ne disposent pour l’instant que de sérums de patients, ce qui ne permet pas d’identifier précisément la souche en cause. Si du matériel génétique de la bactérie est obtenu, ils prévoient d’en analyser le type et le niveau de contagiosité. En effet, toutes les souches de Coxiella burnetii ne présentent pas le même degré de dangerosité.
Une enquête épidémiologique est en cours sur place, avec la participation de vétérinaires. L’objectif est de vérifier si des animaux d’élevage locaux sont porteurs de l’infection. En cas de confirmation, des mesures vétérinaires – tests et isolement des sujets infectés – pourraient être mises en œuvre.
Eva Špitálska souligne que la résurgence de la fièvre Q ne doit pas provoquer de panique mais plutôt une vigilance raisonnée. « Il est essentiel de reconnaître rapidement les symptômes, de poser un diagnostic correct et d’administrer un traitement antibiotique à temps. »