La Slovaquie n’a pas encore confirmé son intérêt pour le programme SAFE, qui permet aux États de l’UE d’acheter du matériel militaire à des conditions avantageuses. Le programme SAFE (Security Action for Europe), doté de 150 milliards d’euros, est destiné aux pays de l’UE, ainsi qu’à la Norvège et à l’Ukraine. Au moins dix pays, dont la Pologne, la France ou la Tchéquie, ont déjà officiellement exprimé leur volonté de participer.
Selon le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, environ 20 pays pourraient rejoindre l’initiative. Des pays non membres, comme le Royaume-Uni ou la Turquie, ont également montré leur intérêt. Le ministère slovaque de la Défense affirme analyser la participation au programme, en coopération avec le ministère des Finances. Le SAFE offrirait des opportunités de modernisation des forces armées et de soutien à l’industrie locale de défense. Les priorités potentielles de la Slovaquie incluent l’équipement d’une brigade mécanisée, la défense antiaérienne, les munitions ou l’équipement des soldats.
Le Premier ministre Robert Fico a déjà demandé à la Commission européenne une clause d’exception budgétaire permettant d’augmenter les dépenses militaires. Cette demande a été acceptée. Pour l’eurodéputée de l’opposition Lucia Yar, ne pas profiter du SAFE serait une erreur stratégique. Elle insiste sur l’urgence de renforcer les capacités de défense du pays. L’eurodéputée met aussi en garde contre le retard de la Slovaquie dans les nouvelles technologies comme les drones, qui sont devenus un élément central de la guerre moderne. Le pays manque selon elle de cadre législatif, d’infrastructures et de formation.
L’OTAN et plusieurs pays membres estiment que la Russie pourrait être prête à attaquer un membre de l’Alliance dans les cinq prochaines années. D’où l’importance d’un plan d’achats coordonné et anticipé.
La Slovaquie ne fait pas non plus partie des pays ayant rejeté le programme. Cela suggère un intérêt, mais un manque de décision claire jusqu’à présent. Selon Barbora Marônková, diplomate slovaque à l’OTAN, les délais d’attente pour certains systèmes d’armement étant très longs, l’indécision actuelle pourrait nuire à la préparation de la défense. Lucia Yar appelle enfin à une transparence maximale : puisqu’il s’agit de milliards d’euros, ces fonds doivent servir des priorités claires et partagées au sein de la défense européenne.