Bien que quelques heures seulement se soient écoulées depuis le décès du pape François, les discussions publiques et les médias mondiaux commencent déjà à évoquer les noms de cardinaux susceptibles de lui succéder. On peut presque affirmer avec certitude que le prochain pape ne sera pas slovaque.
Le pape sera élu lors d’un conclave, qui devrait débuter avant le 10 mai, par 135 cardinaux âgés de moins de 80 ans. Dans la grande majorité des cas, les papes ont été choisis parmi les cardinaux. Or, aujourd’hui, aucun Slovaque ne fait partie de ce cercle.
Six cardinaux sont originaires à ce jour du territoire de l’actuelle Slovaquie. Trois d’entre eux étaient auparavant archevêques d’Esztergom et un quatrième, archevêque de Zagreb. La majorité des citoyens slovaques contemporains se souviennent surtout des deux derniers cardinaux : Ján Korec et Jozef Tomko. Aucun des deux n’est encore en vie.
Cependant, aucun d’entre eux ne faisait partie du conclave après la mort de Jean-Paul II en 2005, car ils avaient tous deux plus de 80 ans à l’époque.
Le seul Slovaque qui ait été cardinal et aurait donc pu être élu pape était l’archevêque d’Esztergom et cardinal Ján Černoch, originaire de la ville slovaque de Skalica. Il a participé à l’élection de deux papes. Černoch est devenu cardinal en 1914.
« Le cardinal Ján Černoch parlait certes le hongrois avec un accent slovaque, mais c’était un patriote ‘hongrois’ convaincu », raconte à son sujet l’archevêque gréco-catholique de Košice, Cyril Vasiľ.
Mais pourquoi n’y a-t-il aujourd’hui aucun Slovaque parmi les cardinaux ? Le quotidien SME a posé la question à plusieurs évêques slovaques, théologiens, prêtres, ainsi qu’à un homme politique chrétien-démocrate. Tous s’accordent à dire que le pape François a nommé principalement des prélats issus de pays hors d’Europe. La Slovaquie est un petit pays, sans sièges ecclésiastiques historiquement importants, et il semble qu’aucun évêque slovaque n’ait eu une relation suffisamment proche avec le pape pour être élevé au rang de cardinal.
Parmi les évêques slovaques, c’est sans doute l’évêque gréco-catholique de Košice, Cyril Vasiľ, qui fut le plus proche de la barrette cardinalice. Le prédécesseur de François, Benoît XVI (Joseph Ratzinger), l’avait nommé en 2009 secrétaire de la Congrégation pour les Églises orientales – un poste qui, dans le langage profane, pourrait être comparé à celui de secrétaire d’État dans un ministère du Vatican.
C’est le pape François qui, en 2021, a « contrarié » la carrière de Vasiľ en le nommant évêque gréco-catholique de Košice, le retirant ainsi du Vatican. Cela ne veut pas dire que Vasiľ ne pourrait pas devenir cardinal depuis Košice, mais il est toujours plus simple d’être nommé lorsqu’on est présent à Rome.
A noter qu’un futur pape peut ne pas être cardinal. Il n’est même pas obligé d’être prêtre. Théoriquement, un laïc peut être élu pape, à condition d’être un homme et baptisé catholique.