Les propos du vice-président du Parlement slovaque Tibor Gašpar sur un retrait éventuel de l’UE et de l’OTAN qu'il a décrit comme un dernier recours a soulevé une vague de réactions. Le député du Smer a été critiqué pour ces déclarations par toute l'opposition ainsi que par le parti de coalition Hlas-SD et son ancien leader, l’actuel Président de la République slovaque Peter Pellegrini.
Le parti Hlas-SD rejette toute discussion sur un éventuel retrait de la Slovaquie de l'UE et de l’OTAN. « Le parti HLAS prône une politique étrangère souveraine dans laquelle les intérêts slovaques doivent être prioritaires. Cependant, nous rejetons toute discussion sur un éventuel retrait de la Slovaquie de l'UE ou de l'OTAN », a déclaré la porte-parole du parti, Michaela Eliášová.
Les Chrétiens démocrates d'opposition considèrent la déclaration de Tibor Gašpar, comme une preuve de l'effondrement de la coalition gouvernementale. Ils soulignent qu'une telle déclaration est en contradiction directe avec le programme du gouvernement et avec la position du Président de la République slovaque qui, en réaction sur le réseau social, a publié une citation d'un mémorandum des plus hauts responsables constitutionnels de septembre 2024, dans lequel ils s'engageaient à soutenir l'adhésion incontestable de la République slovaque à l'UE et à l'OTAN.
« Nous avons cependant été choqués par la réaction du vice-président du Parlement, Tibor Gašpar, du parti Smer. Tibor Gašpar a admis que la Slovaquie pourrait se retirer de l'UE. Nous appelons le parti Smer et le Premier ministre Robert Fico à approuver officiellement ces propos, ou à les démentir », a déclaré le président du SaS Branislav Gröhling et a appelé tous les partis parlementaires à prendre position sur le projet d'amendement constitutionnel.
Selon le Parti progressiste PS, il est clairement confirmé que le gouvernement de Fico est capable de tenter de dissimuler ses propres échecs en menaçant les piliers fondamentaux de la stabilité, de la sécurité et de la prospérité de la Slovaquie. « Des générations entières de Slovaques se sont battues pour un ancrage européen clair de la Slovaquie, nous ne permettrons pas à la clique de Fico de mettre en danger l'avenir de la République slovaque », a souligné le PS.
Le Premier ministre Robert Fico est toutefois entièrement d'accord avec l'interprétation de T. Gašpar. Selon lui, il est vrai que l’UE et l’OTAN sont un espace vital pour la Slovaquie, mais personne ne peut empêcher les critiques sur leur fonctionnement ou leur orientation. « Je suis tout à fait d’accord avec lui sur le fait que la Slovaquie doit se préparer à toutes les situations de crise possibles dans lesquelles l’UE pourrait se trouver dans un très court laps de temps », a-t-il déclaré.
R. Fico poursuit en disant que ce n'est un secret pour personne que certains dirigeants européens réagissent avec des propositions qui conduisent à un « super-État européen » comme recette pour le déclin de la compétitivité de l'UE. « Tout devrait être commun et il devrait y avoir une limitation significative de la souveraineté des États-nations... » Selon le Premier-ministre, à l'avenir, ce sera aux citoyens de la République slovaque de décider s'ils acceptent de participer à un tel système du « super-État ».
