2,5 millions de personnes auront la possibilité de voyager gratuitement en Slovaquie. La mesure sera d’application à partir du 17 novembre de cette année. La gratuité sera accordée aux enfants, étudiants et aux retraités. L’Etat entend ainsi augmenter l’intérêt du train parmi la population.
Des trains gratuits et plus nombreux
Cette mesure profitera également aux pré-retraités, aux personnes invalides, aux veufs, veuves et orphelins touchant une pension. On s’attend à ce qu’une partie seulement des gens abandonnent leur voiture pour le train ou le bus. La gratuité touchera un quart de tous les usagers du train. Ceux qui se rendent au travail verront leur réduction passer de 30 à 50 % à partir du 1er janvier. Plus de personnes sur le rail suppose un renforcement des transports ou un investissement plus grand et régulier dans l’entretien du parc. L’Etat injectera 13 millions d’euros supplémentaires aux 205 millions déjà budgétisés. Le ministre des transports Ján Počiatek explique que le gouvernement a décidé d’aider les groupes de personnes les plus précarisées. Et d’annoncer dans la foulée une augmentation de la fréquence des trains à partir du 14 décembre. Il compte de cette façon anticiper la demande croissante des usagers. Ces renforcements concerneront la dorsale Bratislava-Kosice et les express régionaux. Selon lui, l’augmentation du nombre de trains en décembre sera la plus importante de ces dix dernières années. Cette gratuité concerne en chiffres environ : 890 mille enfants de moins de 15 ans, 350 mille étudiants de moins de 26 ans, un million de personnes de plus de 62 ans et 300 mille personnes retraitées, invalides ou veuves. Jusqu’à présent, seuls les enfants de moins de 6 ans et les personnes de plus de 70 ans, soit un million de personnes, bénéficiaient de cette gratuité, désormais élargies aux catégories précitées. Cette gratuité n’est possible qu’en seconde classe.
Le train au détriment du bus ?
La mesure a été prise sans que l’on sache combien de personnes ont à disposition un bus, un train, ou les deux, dans leur département. Il manque une vision d’ensemble et à long terme du transport en commun. Selon l’opposition, il faudra s’attendre à une augmentation du prix des autobus qui perdront des usagers au profit du train, par un effet de vases communicants, creusant le déficit des bus qu’il faudra donc reporter sur le billet. Selon Miloš Moravčík, du parti des démocrates chrétiens (dans l’opposition), la population sera ainsi répartie en deux catégories, celle qui dispose d’un train régional, et qui profitera de la gratuité, et celle qui devra se déplacer en bus, et qui payera plus cher le transport. Or, dans cette catégorie se trouvent aussi des personnes socialement précarisées. Une argumentation reprise en tous points par l’Association du transport en autobus ; et son président d’annoncer la menace de la suppression de plusieurs lignes et de dénoncer une discrimination parmi les travailleurs puisque les transports en bus couvrent 85 % des besoins régionaux. L’augmentation du ticket de bus pourrait être évitée en éliminant les doubles emplois, c’est à dire supprimer les liaisons en autobus là où fonctionne le train. De plus, les bus de banlieue sont gérés par des sociétés privées qui reçoivent des aides de l’Etat via les régions.
N’oubliez pas votre billet, même gratuit
Attention, il ne suffira pas de monter dans le train pour bénéficer de la gratuité. Les enfants et retraités devront d’abord retirer une carte de voyageur à la gare ferroviaire. Les moins de 26 ans utiliseront leur carte d’étudiant pour bénéficer de la réduction à l’achat du titre de transport. Dans tous les cas, il faudra voyager avec un billet, même s’il est gratuit, qu’il faudra présenter au contrôleur. Cette gratuité fait partie du paquet de mesures positives prises par le gouvernement, 15 dispositions qui comprennent outre la gratuité du train, une augmentation des bas salaires ; des mesures qui devraient coûter 250 millions d’euros par an. Sans menacer le plan de redressement des finances publiques, selon le gouvernement. Le soutien au transport ferroviaire fait partie de la politique de l’Union européenne qui estime écologique ce moyen de transport.
pravda