« Dans les mois à venir, la Slovaquie est menacée par une hausse continue des prix, et donc une réduction de la compétitivité du pays. Un autre domaine à risque est le marché du travail, car il existe encore des régions en Slovaquie où le taux de chômage est à deux chiffres, mais d'un autre côté, les entreprises ne sont pas en mesure de trouver des employés » a déclaré le président de la Chambre de commerce et d'industrie slovaque, Peter Mihók.
« La sécurité alimentaire est aussi un grand sujet d´inquiétude. Nous ne commençons à nous en occuper que lorsqu'il devient un risque. Cependant, nous devons être capables de traverser cela », a-t-il déclaré.
Selon toujours Peter Mihók, les problèmes de l'économie sont le reflet de ce qui se passe en politique. Selon lui, la Slovaquie est un pays très divisé, ce qui n'aide pas du tout l'économie. « Nous dépensons beaucoup plus d'énergie à résoudre des problèmes internes. Même la coalition elle-même n'est pas unie dans notre pays quand elle se bat les uns contre les autres, au lieu de traiter de questions liées au développement économique », a-t-il rappelé.
Selon lui, un autre gros problème émerge en Slovaquie, celui des générations. « Les seniors se sentent trompés. La jeune génération se sent à nouveau sous-estimée et sans perspective. Si la société n'est pas unie sur ces questions fondamentales, nous n'avancerons pas », a-t-il ajouté. Selon lui, il faut donner aux seniors la garantie que la société est là pour eux aussi, car ils en ont posé les bases, et la jeune génération devrait voir un avenir au sein de cette même société.
« Cela ne peut pas être une solution que de payer les jeunes pour qu'ils continuent à étudier ici en Slovaquie », a-t-il déclaré. Selon Peter Mihók, l'entreprise a perdu de sa crédibilité et si elle n'est pas là, nous ne pourrons pas résoudre ces problèmes.
Le président de la Chambre de commerce a également parlé des problèmes actuellement abordés par la politique mondiale. Selon lui, par exemple, la croissance des prix et l'inflation ne se sont accumulées que ces dernières années. « La pandémie du coronavirus et la guerre en Ukraine n'ont fait qu'accélérer ces problèmes », a-t-il précisé.
« La mondialisation a résolu de nombreuses inégalités d'une part, et créé de nouvelles inégalités d'autre part », a-t-il ajouté. « Par exemple, elle a créé un groupe fort de pays qui produisent des marchandises et un autre groupe de pays qui achètent ces marchandises. Le problème est maintenant que les liens dans le commerce et les transports internationaux ont été rompus », a-t-il déclaré. Par conséquent, selon lui, nous devons actuellement nous attaquer aux effets de la mondialisation qui ont créé un déséquilibre dans l'économie mondiale. Il devrait s'agir de créer une sorte de centres de production régionaux qui aborderont les problèmes fondamentaux d'un continent ou d'une région en particulier.
Et comme l'Europe a le fardeau social le plus lourd de toutes les grandes économies, elle doit produire beaucoup plus qu'ailleurs pour maintenir la paix sociale », a-t-il conclut.
