La pandémie du nouveau coronavirus affectera également de manière significative l'économie slovaque cette année, surtout au cours des premiers mois, lorsque la troisième vague de la pandémie au variant delta s’atténuera, son nouveau variant omicron particulièrement contagieux se propagera. Cela va peser sur l’absentéisme en entreprise de toute sorte et retarder le retour à un rythme normal des chaînes de sous-traitance, prévoient les analystes. Les employeurs accueilleraient donc favorablement un plan gouvernemental clair pour faire croître la vaccination de la population et lever leur obligation de tester leurs employés.
Aux dires de l’analyste d’UniCredit Bank Czech Republic and Slovakia Ľubomír Koršňák, selon les premières observations, Omicron se révélerait moins dangereux, mais sa propagation plus rapide est susceptible d’avoir des effets fondamentalement plus lourds sur l'économie par suite d’un taux d’absentéisme élevé. Cependant, l'expérience des deux dernières années suggère, selon l'analyste, que le virus pourrait être en partie saisonnier et qu'avec l'arrivée d'un printemps plus chaud en Europe, on peut espérer que la pression générée par la pandémie retombe. « L'économie slovaque devrait également redémarrer à partir du deuxième trimestre. Elle pourrait retrouver des niveaux d'avant la pandémie au deuxième trimestre », estime l'analyste.
Les employeurs sont aussi confrontés au problème posé par les tâches qui leur sont déléguées par l'État en lien avec la pandémie. Par exemple, l'Association de l'industrie automobile a rappelé que l'obligation de tester leurs propres salariés a un impact certain sur la baisse de la compétitivité de leurs entreprises. Selon le président de cette Association, Alexander Matušek, les entreprises ne sont pas là pour tester mais produire et non contrôler si leurs employés répondent aux critères fixés par le gouvernement. « Nous attendons des tests réalisés par du personnel médical. Nous fabriquons des véhicules, fabriquons des pièces, fabriquons des composants et les fournissons dans le monde entier. C'est là ou est notre compétence », a ajouté Matušek.
Ján Čarný, PDG de la compagnie d'assurance pour le commerce extérieur « Coface » pour la République slovaque et la République tchèque, souligne également qu'omicron relève le niveau d’incertitude sur l’économie. « Alors qu'en 2020-2021, le gouvernement a atténué les effets de la pandémie avec une aide financière et législative aux entreprises, ce qui a conduit à des niveaux étonnamment bas d’insolvabilité, en 2022, il y a plusieurs défis dont d'autres entreprises dépendront », a déclaré son PDG.
