Régulièrement, deux fois par an, au printemps et en automne, un recensement des chamois est effectué dans les Tatras. Le bureau de gestion du Parc national des Tatras organise celui-ci depuis 1978 et il se déroule en coopération avec la partie polonaise des Tatras. Celui du printemps est ciblé sur l’aspect quantitatif d’accroissement de leur population. Celui de l’automne relève en quel état ils se trouvent avant l’arrivé de l’hiver. Les résultats de ces deux recensements donnent un aperçu sur le développement de la population des chamois dans les Tatras.
Le dernier recensement, effectué il y a quelques jours, dans le Parc naturel des Hautes Tatras a fait ressortir qu’au moins 1095 chamois passeront l’hiver dans ces montagnes. Toutefois, Jozef Hybler, zoologue de l’Office « Des Forêts d’Etat » du Parc National des Tatras qui est principal organisateur de ce recensement, a constaté que les attentes de chiffres plus élevés ne se sont pas avérées.
Alors que sur le versant slovaque des Tatras 781 chamois ont été dénombrés sur le versant polonais seuls 314 l’ont été. Sur ce nombre total de 1095 chamois, 44 étaient les jeunes de l’année. « Néanmoins il n’est pas possible d’en déduire que seulement un certain nombre de chamois auraient survécu jusqu’à l'hiver, car de l’ordre de 64% des chamois n'ont pas pu être identifiés plus en détail en raison de leur grand éloignement des observateurs, que ce soit quant à l’âge ou le sexe », précise le zoologue.
En plus des données sur le nombre de chamois, les recensements réguliers représentent pour les zoologistes aussi une source d'informations précieuse sur l'état de santé de la population de chamois, car ils utilisent également le recensement pour collecter des échantillons fécaux, et les analyser, par exemple. L’opération consiste aussi à relever et surveiller l'environnement rare du parc national ou d'observer d'autres espèces animales protégées.
La situation la plus critique de la population des chamois a été enregistrée dans les Tatras au cours de la décennie 1990, seuls environ 200 chamois avaient été recensés. Suite à cet état alarmant du peuplement de chamois, plusieurs actions axées en faveur de leur sauvegarde ont été lancées. Les troupeaux les plus nombreux ont été recensés dans les années 1964-1965 où on a dénombré jusqu’à 1000 individus et après en 2013 où leur nombre a atteint au printemps 1200 individus. Mais le record reste attaché à l'automne 2018, lorsqu’un total de 1431 chamois a enregistré sur les listes de recensement.
Le nombre de chamois est influencé par plusieurs facteurs. L’un d’entre eux sont les changements naturels et climatiques, difficilement influençables qui sont liés à la pollution globale de l’atmosphère. Ce sont les reprises de l’hiver dans la période printanière, quand les petits naissent. L’importance de la population de chamois est également influencée par le tourisme et le ski alpin.
Dans l’objectif de leur préservation des actions sont engagées pour contrecarrer ces effets négatifs, comme la présence des skieurs alpinistes dans des espaces interdits, le tourisme en dehors des sentiers balisés, le braconnage ou tout simplement le trouble apporté à la tranquillité des animaux. De plus, les gardes forestiers viennent en aide aux chamois pour survivre l’hiver en leur fournissant du sel et des sorbes, fruit du sorbier.