Le président du parti d'opposition SMER et ancien premier ministre Robert Fico a adressé samedi un appel au parti HLAS-SD, dissident de SMER et mené par l'ancien premier ministre Peter Pellegrini demandant d'engager immédiatement des pourparlers en vue d'une coopération préélectorale et post-éléctorale dans le but de remporter les prochaines élections législatives obtenant, les deux partis réunis, de l'ordre de 35 à 40 % de suffrages. Aux dires de Robert Fico, ces discussions sont « une obligation commune des deux partis qui forment un bloc naturel, soit sous forme d'un seul parti, soit sous forme de coalition » et il serait alors crédible d'envisager d'obtenir des électeurs les chiffres précités et remporter les élections. « Si le parti HLAS continue à s'orienter vers une coopération avec les partis libéraux, comme cela paraît être le cas actuellement, mettons de côté l'idée que la Slovaquie puisse avoir après les élections un gouvernement socio-démocrate fort et stable. » a-t-il rajouté.
Il faut agir immédiatement parce que c'est logique et naturel et la population attend ce rapprochement . Robert Fico a également évoqué une « nervosité manifeste » dans les déclarations des députés du groupe HLAS à l'adresse du SMER-SD et a exprimé ses craintes que si cela devait se poursuivre, la cible de HLAS ne serait pas l'actuelle coalition mais SMER. Il serait malheureux que HLAS propose à la population l'alternative des querelles avec les autres partis de l'opposition. Robert Fico a également rappelé aux représentants de HLAS leur passé commun constatant que « tout ce qu'ils ont atteint, ils l'ont atteint grâce à SMER et ils ne peuvent pas faire semblant qu'ils n'ont rien à faire quant aux moments difficiles que SMER a dû vivre et qu'il a finalement traversés avec succès »
Le chef de SMER est convaincu que le pays se rapproche de jour en jour de législatives anticipées. Il parle du « chaos et de la déconfiture » dans la police, dans les finances publiques ou dans la lutte contre la pandémie. Pour la Slovaquie, une coalition gouvernementale créée par les partis « à usage unique » ne peut pas être une bonne alternative. Il faut avoir un gouvernement stable, basé sur des structures politiques stables mené par des hommes politiques expérimentés.
Dans sa réaction, le parti HLAS représenté par son vice-président Richard Raši exclue toute coopération préélectorale avec SMER, ainsi que d'engager des discussions actuellement sur la situation post-électorale qui pourrait se présenter. Il a mis en évidence que le thème de la coopération n'est pas d'actualité étant donné que les législatives ne sont pas en vue. Et pour éliminer les doutes, il a rajouté que le parti HLAS-SD n'envisageait aucune coalition électorale avec qui que ce soit et veut se présenter devant les électeurs tout seul et faire valoir son propre projet politique d'orientation socio-démocrate moderne, et non pas archaïque voire rustique. A la question de savoir s'il entrevoyait la possibilité de faire partie d'un gouvernement en partage avec Robert Fico, il a répondu que la seule chose qu'il ne pouvait pas imaginer était une coopération au sein d'un gouvernement dans lequel prendraient place des partis aux tendances fascistes, tout le reste étant à voir après les élections.
