Une réunion secrète des dix les plus hautes personnalités de l'État y compris la Présidente de la République dans les locaux du Service slovaque de renseignements (SIS) la semaine dernière suscite plusieurs questions. Si les députés de la coalition ne voient pas de problème dans une telle rencontre, l'opposition considère que c'est sans précédent et elle est convaincue que cette rencontre portait sur des affaires en cours traitées par les autorités chargées de l'application de la procédure pénale.
Selon Ladislav Kamenický, député et vice-président du parti Smer-SD, les gens devraient connaître le contenu de la réunion, parce qu'elle suscite de nombreuses théories. Aux dires de Robert Fico du Smer-SD, il existe un système de dénonciateurs en Slovaquie. La coalition a conçu ce système en trouvant des personnes soupçonnées de crimes graves et en leur disant que si elles dénonçaient d'autres personnes, elles ne seraient pas tenues responsables de leurs actes. Le parti Smer-SD a lancé un appel à une réunion extraordinaire du Parlement slovaque, au cours de laquelle le Premier ministre Eduard Heger devrait expliquer cette « réunion secrète » des représentants de l'État au Service slovaque de renseignement. Il parle de la désintégration de l'État de droit et démocratique, ainsi que d'interférence dans plusieurs enquêtes en cours.
Le Smer-SD est prêt à rassembler les ambassadeurs de l'Union européenne. La rencontre sera expliquée par le Premier ministre lors d'une réunion extraordinaire du Parlement, initiée par le Smer-SD. Selon Robert Fico, le Comité du Parlement pour le contrôle du SIS devrait également agir.
Le parti non aligné Hlas-SD appelle le Premier ministre Eduard Heger à cesser d'affaiblir la confiance des citoyens vis-à-vis des institutions de l'État. Sa fonction devrait contribuer à garantir l'impartialité et l'indépendance de la police, du parquet et des tribunaux. Le parti et souligne que c'est Heger qui a convoqué une réunion secrète des plus hauts représentants de l'Etat au sein du Service slovaque de renseignements dont il n'a pas encore expliqué le contenu. Pour le parti non parlementaire SNS, la démocratie aurait été ébranlée par cette rencontre.
Le président du Parlement Boris Kollar a rappelé que les députés recevaient régulièrement des rapports de renseignement et que ces dossiers sérieux nécessitaient un tel format. Selon le vice-Premier ministre Richard Sulík, cette rencontre secrète des dix plus hautes personnalités de l'État dans les locaux du Service de renseignement slovaque était certes inhabituelle, mais pas illégale ou immorale.
Le Premier ministre, Eduard Heger, a appelé les dirigeants des partis d'opposition à cesser de faire pression sur les organes qui mènent une procédure pénale sur la base de la loi. Il condamne l'intimidation des policiers, des procureurs et des juges. Selon lui, la réunion a eu lieu à son initiative, afin que les responsables de l'Etat puissent se familiariser avec les détails de certaines informations du renseignement. Monsieur Heger n'exclut pas de telles réunions de travail à l'avenir.
