L'Initiative scientifique « La science aide » demande au gouvernement de commencer à mettre en œuvre les mesures expertes convenues d'un commun accord, qui ont été le résultat de plusieurs jours de négociations entre scientifiques et experts au sein du siège du gouvernement de la République slovaque, dans le bureau du premier ministre qui se sont déroulées à la fin du mois de février. Reste que jusqu'à présent, le gouvernement n'a arrêté qu'un minimum de mesures susceptibles d'améliorer la situation épidémiologique.
Les mesures comprenaient également une recommandation visant à ce que, si la situation ne s'améliore pas, un renforcement du verrouillage actuel soit instauré le 21 mars, incluant cette fois la fermeture de certaines usines de production. L'initiative « La science aide », dont plusieurs membres ont participé aux négociations, est donc déçue de ce que le gouvernement n'ait jusqu'ici apporté qu'une petite partie de ces propositions et n'ait même pas communiqué bon nombre de celles-ci à la connaissance de la population. Ils appellent donc le gouvernement à mettre en œuvre immédiatement les dispositions convenues avec une définition claire des délais et une méthodologie d'évaluation de leur efficacité.
Dans le même temps, les représentants de l'Initiative refusent de participer aux tentatives de transfert sur euxde responsabilité dans la crise actuelle. « La gestion de la pandémie a déjà échoué dans la phase de préparation durant l'été 2020 et n'est pas encore optimale », ont-ils déclaré. Comme ils l'ont exprimé avec insistance, plus tôt des mesures efficaces seront prises et appliquées pratiquement, plus grandes seront les chances que la situation dans nos hôpitaux s'améliore rapidement.
Les scientifiques et les experts jugent également nécessaire de substituer l'attention portée aux tests complets vers des tests ciblés sur les épidémies. Ils considèrent que les dépistages à l'échelle nationale massive et systématique tels ils sont organisés depuis quelques semaines sont inefficaces et constituent un pas vers l'augmentation de la mobilité et de la fatigue pandémique de la population, des prestataires de soins de santé et des autorités locales. Il faut les remplacer par des dépistages ciblés dans les zones à risque. Ils mettent en évidence le fait que malgré un niveau élevé de tests antigéniques, les pays d'Europe centrale font partie de ceux qui ne parviennent pas à contrôler la situation épidémique à ce stade de la pandémie.
De même, ils attirent l'attention sur le fait que les patients atteints par la COVID-19 sont traités le plus souvent par un médecin généraliste en consultation par téléphone. Cette pratique peut conduire soit à l'hospitalisation de patients qui pourraient être traités à domicile, soit inversement - à une hospitalisation tardive lorsque la maladie est sévèrement développée. Cela conduit également à un engorgement des hôpitaux.
En conséquence, la Slovaquie s'est classée au premier rang mondial en nombre de décès par habitant au cours des 7 derniers jours et aussi en nombre d'hospitalisations par habitant.« À long terme, nous avons en moyenne une centaine de décès signalés par jour en Slovaquie en relation avec la COVID-19.La plupart de ces décès auraient pu être évités », affirment les experts.
Si la Slovaquie veut arrêter cette tendance désastreuse, elle doit d'abord nommer précisément les étapes qui ont mené le pays à ce stade critique, puis agir de manière que ces successions d'étapes identifiées ne se répètent pas.