Il a pris sa décision mercredi : Peter Pellegrini quitte le Smer-SD et dans la foulée compte créer son propre parti. Quelles sont ses chances ? Analyse.
Selon la politologue Darina Malová, Peter Pellegrini peut compter sur sa popularité de Premier ministre. Elle y voit une chance de créer son parti : « Le succès dépendra également de la liste des membres, des fonctionnaires qui le rejoindraient et de la façon dont les gens et les électeurs de Dobra volba (parti le Bon Choix) et d'autres formations de centre-gauche suivront ». Selon elle, le Smer-SD semble avoir jusqu'à présent une meilleure position dans le cas des responsables du parti. Il a également de meilleures cartes en main en matière de financement, car en tant que parti légitimé par les urnes, il a droit à un financement public basé sur les résultats des élections. Au contraire, Pellegrini doit repartir de zéro.
Smer-SD, une étiquette qui colle à la peau
Le politologue de l'Université Comenius Pavol Baboš estime que Smer-SD est une étiquette forte et qu'il faudra du temps à Pellegrini pour s'en débarrasser. Le départ de Pellegrini ne signifie pas nécessairement la fin du Smer-SD. Tout dépendra selon Monsieur Baboš de qui restera au parti et qui partira avec Pellegrini, ou des changements opérés dans le parti.
« Le potentiel de Peter Pellegrini dans le nombre d'électeurs qu'il peut détourner du Smer est certainement très grand », reconnait le politologue.
Peter Pellegrini crédible
Peter Pellegrini profite toujours de sa popularité lorsqu'il était installé dans le fauteuil de Premier ministre, explique la politologue Aneta Világi. Le public le connaît bien et l'évalue positivement. Il se situe dans le classement comme le deuxième politicien le plus crédible de Slovaquie, souligne l'experte.
Selon elle, il est également important que Pellegrini ne se lance pas seul dans une nouvelle formation, d'autres politiciens expérimentés de Smer-SD ont également promis de participer. « En plus de la base du programme, chaque parti a également besoin de collaborateurs. Ce n'est qu'ainsi qu'il pourra gagner la confiance de l'opinion publique, qu'il a une chance d'atteindre les objectifs déclarés », a expliqué Világi.
Le dernier argument, qui, selon Világi, plaide en faveur de la viabilité du nouveau parti de Peter Pellegrini, est son travail actuel au Conseil national de la République slovaque. « Un nouveau parti créé au sein du parlement par sécession d'un autre parti parlementaire peut bénéficier de l'attention médiatique qu'il reçoit des membres du Parlement et des organes du Parlement. Cela lui permet d'obtenir plus facilement les préférences des électeurs », a-t-elle conclu.
tasr