Novembre 89 : La société slovaque s’améliore, mais souffre de maux

Novembre 89 : La société slovaque s’améliore, mais souffre de maux

La société slovaque se porte mieux depuis les 30 ans de la Révolution de velours, mais souffre toujours de plusieurs maux. L'un d'entre eux serait l'acceptation de la corruption, selon le politologue Pavol Baboš de l'Université Comenius de Bratislava.

Selon le politologue, la société slovaque telle qu'elle est aujourd'hui ne serait pas dans une grande mesure comme le désiraient les manifestants de novembre. Pourquoi ? Parce que la plupart des gens ne savaient pas ce qu'ils pouvaient attendre d'un régime démocratique, mais aussi de l'économie de marché qui a remplacé la planification centralisée.

Qu'attendre de la démocratie ?

Pour les gens ordinaires, les façons de se comporter en société et en économie restent encore étroitement liées. C'est pourquoi les études montrent qu'en démocratie, les citoyens mettent l'accent sur la liberté, mais manifestent leur plus grande déception à l'égard des changements dans le domaine économique, depuis le changement structurel de l'industrie (effondrement des usines et déclin de l'agriculture) jusqu'à l'attribution de logements.

« Dans notre pays, des dirigeants politiques de haut niveau écrivent des messages amicaux à la mafia et n'y voient aucun problème. » Pavol Baboš

En ce qui concerne le régime démocratique et les règles qui le régissent, les Slovaques n'auraient pas réussi à maintenir la cohérence entre ce que le politologue appelle « normes dures et molles ». Tout ne peut être écrit dans la loi, par exemple, qu'il ne faut pas mentir. Trente ans après les événements de novembre 89 la société a été de l'avant mais serait encore gangrénée par certains maux. Le politologue de relever l'acceptation de la corruption, même s'il souligne que beaucoup a été fait dans la lutte contre la corruption ces dernières années en Slovaquie. Mais d'autres formes de corruptions restent encore tolérées, comme le népotisme ou l'appui politique.

Les minorités trop peu reconnues

Un autre problème concernerait les droits des minorités au sens large, incluant aussi les personnes handicapées, dont l'importance serait moins reconnue que la liberté des médias, l'indépendance de la justice, ou le droit de l'opposition à critiquer le gouvernement. Les études montrent qu'il faut trouver l'origine de ce mal dans l'uniformisation instaurée par l'ancien régime.

Le politologue établit aussi un parallèle entre les manifestations de 1989 et celles du dossier Gorille et qui se sont déroulées après les assassinats de Ján Kuciak et Martina Kušnírova. Premièrement, la mobilisation, puisque ce sont les manifestations les plus massives depuis 1989. Ensuite, leur caractère relativement calme et non violent. Enfin la source d'insatisfaction dans les deux cas était la façon de gouverner.

tasr

Jacques Hoflack Foto: TASR

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