La protection des monuments ne fonctionne pas comme il faudrait en Slovaquie. On en veut pour preuve les nombreuses affaires touchant le patrimoine industriel traitées dans les médias ces dernières années. Ces monuments sont loin d'être protégés. Comme exemple on peut mentionner le cas du PKO, le célèbre Parc des loisirs à Bratislava complètement détruit, la démolition de l'usine GUMON - spécialisée dans la fabrication des pneus, de la filature CVERNOVKA, la construction de garages sur le site celtique du château de Bratislava et la reconstitution, au même endroit, d'un jardin baroque flanqué de hauts murs de béton, et beaucoup d'autres. A Bratislava a été démolie la câblerie KABLOVKA d'une valeur historique inestimable : sur ses ruines devrait être construit un centre polyvalent. La célèbre brasserie STEIN a survécu au bombardement durant la Seconde Guerre mondiale, mais pas aux projets immobiliers actuels. Elle était la troisième plus grande usine de la capital, mais après sa dégradation, elle est tombée dans les main d'un promoteur : seul un bâtiment sera sauvé de la démolition. Tous ces exemples montrent l'impuissance du Bureau des monuments chargé de classer les sites et de lancer des procédures contre de tels projets.
Préserver cette catégorie de monuments semble difficile. Ces bâtiments ne peuvent plus remplir leur fonction d'origine et leur reconversion s'avère problématique. Pourtant, il apparaît important de conserver pour les générations futures l'existence des traces de ce patrimoine industriel. Dans le monde, beaucoup de ces bâtiments ont été classés et préservés tout en leur trouvant une nouvelle fonction. Certains sont devenus des bâtiments administratifs, des galeries, des clubs, voire même des centres commerciaux, tout en conservant leur structure d'origine.
En Slovaquie, une ville est extrêmement riche en patrimoine industriel, particulièrement en ce qui concerne l'extraction des minerais avec tout un environnement technologique particulier et très en avance à l'époque dans le monde. Il s'agit de la ville de Banska Stiavnica, en Slovaquie centrale, dont l'importance a été reconnue par l'UNESCO qui l'a inscrite sur la liste du patrimoine mondiale en 1993. A elle seule, elle réunit 94 sites et objets techniques liés à l'industrie minière et à la métallurgie.
En Slovaquie, l'approche vis-à-vis de cette catégorie de monuments est fort différente de celle que l'on peut observer ailleurs. Si tout ce qui est monument culturel - église, château, palais, maison bourgeoise, est bien pris en considération et bénéficie de soins appropriés, le patrimoine industriel reste le parent pauvre. Peu de moyens financiers sont affectés à sa sauvegarde, voire aucun. Rares sont les exemples de mécénats qui se portent sur eux ; peut-être plus grave encore : considérés comme sans importance, ils souffrent d'un désintérêt général.